Les territoriaux de la Mairie de Colombes

Comment être plus attractifs ?

Un phénomène pas si nouveau
La fonction publique et en particulier la Fonction Publique Territoriale souffre depuis de nombreuses années d’un manque d’attractivité. Longtemps considérée comme des emplois protégés, car bénéficiant de la sécurité de l’emploi, celle-ci souffre aujourd’hui de nombreuses années d’inaction.
En effet, la pyramide des âges dans la fonction publique territoriale est défavorable, l’âge moyen d’un fonctionnaire dans la FPT est de 46 ans, soit plus élevée que dans les fonctions publiques hospitalière ou d’Etat.  

Beaucoup d’agent ont commencé à travailler avant la création de la FPT suite aux lois de décentralisation, ce qui fait que dans certains métiers, un tiers des fonctionnaires territoriaux devront prendre leur retraite d’ici à 2030.  

De plus, l’époque a changée. Terminé les générations qui pouvaient faire toute leur carrière au sein de la même collectivité, les nouvelles générations changent, explorent et sont à la recherche de sens dans leur métier

Des métiers en tension !
Tous les postes sont concernés
Aucune collectivité, aucune filière n’est épargnée. Que ce soit dans le social, l’animation, la culture, l’administratif ou les techniques, les collectivités peinent à recruter et plusieurs métiers particulièrement en tension mettent en danger le service public car quand les postes sont vacants, le service public n’est plus assuré.
Dans un article de la Gazette des communes publié en mars 2023, une liste de 6 métiers en tension dans les collectivités de la Petite Couronne a été éditée, avec sur le podium :
1 : Auxiliaire de puériculture
2 : animateurs enfance jeunesse
3 : policier municipal
Par exemple pour la police municipale, sur les 6 prochaines années, 1 policier municipal sur 6 devrait mettre un terme à sa carrière.

Autre facteur inquiétant, le déficit de diplômés dans l’animation, la petite enfance ou les soins aux personnes âgées. Le COVID a épuisé le personnel resté en première ligne et la crise sanitaire qui a empêchée l’organisation des concours et des formations a pour conséquence la baisse d’embauche de recrues sur des postes de titulaires.  

Il est possible d’agir
Un travail de fond sur les conditions de travail permettrait d’atténuer ces difficultés. La sécurité de l’emploi n’est plus un levier suffisant, il faut aller plus loin et prendre à bras le corps la question des rémunérations.
Sur les 2 millions de fonctionnaires territoriaux, 75% appartiennent à la catégorie C qui est la moins bien rémunérée.
La question du salaire est le 1er sujet dans les entretiens d’embauche et force est de constater qu’en matière salariale le secteur public ne fait pas le poids face au secteur privé. Pour certains postes en concurrence directe avec le secteur (ingénieurs par exemple), certaines villes proposent des primes pour attirer les candidats des métiers en tension, mais rappelons que même si l’initiative peut être séduisante, les primes ne comptent pas pour la retraite et c’est la grille salariale tout entière qu’il faudrait revoir.
Rappelons que le point d’indice a été gelé pendant plus de 10 ans, le dégel timide qui a démarré en juillet 2022 (3.5%) puis en juillet 2023 (1.5%), ne permet pas de rattraper le retard. Surtout quand on sait que s’il y a eu dégèle, c’est parce que certains fonctionnaires étaient payés sous le smic.
Le gouvernement a annoncé une augmentation du point d’indice de 5 points en janvier 2024 et jusqu’à 9 points d’indice supplémentaires pour les plus bas salaires, qu’est-ce que le gouvernement appelle « bas salaires ». Suite à cette annonce, l’insee a indiqué qu’un bas salaire se situe sous les 1340 € net.  

Attention, ce n’est pas 5%. Pour être concret, si vous êtes à l’indice majoré 290 vous passerez à 295 soit une augmentation brute mensuelle de 24.60 €. Qu’allez-vous faire de tout ce pognon ?!  

La rémunération, on vient de le voir est le critère principal mais se pose aussi la question de la qualité de vie au travail. De plus en plus de collectivités proposent de répartir son temps de travail sur 4,5 jours voire 4 jours. D’autres proposent des cours de yoga, de sophrologie ou de chant ou permettent à leurs agents de venir à leur travail avec leur compagnon à 4 pattes…  

Et à Colombes ?
A l’heure où cet article est rédigé 64 vacances de poste sont sur intralog. Il faut ajouter le manque d’animateurs et d’auxiliaires de puériculture en autre.  

La ville a lancé un sondage sur le temps de travail permettant aux agents de choisir leur rythme de travail mais tous ne sont pas concernés et au final la multitude de propositions s’est résumée à rester sur 37,5 h hebdomadaires soit sur 5 jours, soit sur 4,5 jours pour l’ensemble des agents mis à part les cadres qui sont sur un poste de catégorie A et qui eux peuvent demander à travailler sur 39h. Déception chez les collègues qui n’ont pas eu leur choix. Ces nouveaux rythmes seront à l’étude sur une année. La modularité des rythmes de travail favorisant un équilibre vie privée / vie professionnelle peut être un bon argument pour attirer des candidats sur les postes, mais malheureusement, les solutions proposées ne sont pour le moment pas assez attractives.  

La ville propose du sport sur les heures de travail à hauteur d’une heure par semaine, là encore, tous les agents ne peuvent pas en bénéficier et l’organisation étant compliquée, certains cours n’ont comptés que 3 personnes (marche nordique par exemple) sur les cours proposés au 1er trimestre.  Des agents nous ont confiés que 1 heure c’est la course et que cela génère plus de stress qu’autre chose. Laissons le temps à la ville pour mieux s’organiser et proposer un véritable temps bénéfique aux agents.

Question salaire, à Colombes une bonne nouvelle est tombée. La Direction Générale a décidé le versement de la prime inflation (nous en avons parlé dans le précédent numéro de votre Poil à gratter), il semblerait que nous ayons été écoutés !

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